Fiche de revision philo: l'histoire
■On évoquait autrefois l’existence de "peuples sans histoire" pour désigner ceux qui participent à ce qui est aujourd’hui nommé histoire "froide" ou "non cumulative", par opposition à l’histoire "chaude" ou "cumulative", vécue selon l’ordre linéaire, sinon d’un progrès, au moins d’une évolution admise et valorisée.
■L’homme a conscience de vivre dans le temps, son passé acquiert donc de l’importance, mais il peut être reçu de diverses façons : soit comme origine de règles et de valeurs qui doivent être respectées et revécues (conscience mythique), soit comme désignant un état antérieur de la société, dont le présent résulte, mais à la suite de nombreuses transformations (conscience historique).
■Le mythe ravive un passé peu situable, mais il légitime ce qui en demeure ; le récit historique reconstitue au contraire un passé datable. S’il y découvre un point de départ du présent, c’est en soulignant ce qui l’en sépare, et en se proposant d’expliquer les transformations qui ont eu lieu.
Constitution du récit historique
■L’histoire est d’abord une narration plus littéraire que scientifique. L’enquête (en grec : "historia"), si elle recueille des témoignages sans les critiquer, risque de relater des rumeurs ou des opinions variables plus que des faits – comme le montre Hérodote. De plus, elle est accomplie d’un certain point de vue, et n’est jamais neutre.
■Dépendant de la mentalité de son époque, le narrateur en reflète les idées et préoccupations : Tite-Live relate comme des faits authentiques les fondations légendaires de Rome, et on attend volontiers des "hommes illustres" du passé des leçons exemplaires – de courage ou de sagesse. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que la réflexion historique entreprend de rechercher les causes politiques, militaires, économiques) de ce qui a eu lieu.
■Se voulant dès lors "scientifique", le récit historique définit plus précisément son matériau (critique rigoureuse des documents qui