Fiche Duru Bellat
M Duru-Bellat, l’Ecole des filles, l’Harmattan, Paris, 1990
Serge Clément
Buts
Constatant que les sociologues négligent ou passent sous silence de manière générale la variable sexe en tant que différences de comportement entre l’homme et la femme lors de l’analyse et l’interprétation qu’ils en font dans l’impressionnante production sociologique sur l’école, Duru-Bellat nous propose de « décrire et d’interpréter les usages différentiels que filles et garçons font de l’appareil de formation» (p.10). L’usage différentiel se traduisant par une approche privilégiant l’analyse des
« comportements des consommateurs ».
L’auteure essaye plus précisément d’objectiver sa recherche en tentant de déterminer « si les jeunes filles (ou leurs familles) n’ont pas de raisons objectives de se comporter comme elles le font, face aux possibilités offertes par le système éducatif »
(p.10). Déclinant le discours muet des sociologues, elle s’étonne qu’ils ne tiennent pas compte de l’un des objets essentiels de la sociologie de l’éducation, décrit par Durkheim, à savoir, l’analyse de moyens par lesquels « une société renouvelle perpétuellement les conditions de sa propre existence » (p.13). Fort de ce constat, Duru-Bellat propose de donner un statut sociologique à la variable sexe et définit son objectif :
« rapprocher les bagages scolaires dont se dotent aujourd’hui, les garçons et les filles et les rôles sociaux qui les attendent objectivement, que ce soit dans la vie professionnelle ou dans la vie familiale »
(p.17) (Avant-propos).
Démarche
Duru-Bellat propose une démarche en quatre étapes. Dans une première étape, elle établit un bilan chiffré (p.24-32) de ces « usages différentiels », niveau par niveau dans un contexte français et dans les pays de niveaux économiques comparables (p.36-7).
Ensuite, elle essaye de rechercher les mécanismes susceptibles de rendre compte des différences constatées au niveau des cursus (p.45-58) et de l’orientation et d’envisager comment