Fiche le roman d apprentissage 1
Les personnages d'adolescents ou de très jeunes adultes dans la fiction romanesque du début du XXe siècle ne sont pas sans évoquer leurs prédécesseurs, les héros des romans d'apprentissage du siècle précédent. Ils partagent avec eux l'enthousiasme de la jeunesse. Le roman d'apprentissage relate en effet l'itinéraire d'un personnage qui s'ouvre au monde, aux autres et à soi. L'initiation sentimentale tient une place importante dans cette forme romanesque, mais aussi la vie politique et sociale, en raison du désir de réussite dont tous les héros sont habités : tandis que certains d'entre eux assistent au naufrage de leurs rêves, tel Frédéric Moreau (Flaubert, L'Éducation sentimentale), d'autres se fraient un chemin dans la société (Rastignac, Le Père Goriot de Balzac) et connaissent une ascension fulgurante (Georges Duroy, Bel-Ami de Maupassant).
Les fictions qui abordent le thème de l'adolescence n'empruntent pas au roman d'apprentissage sa visée historique et politique. Elles ne retiennent de l'apprentissage que la dimension psychologique et sentimentale. quête de soi et de l'autre
L'adolescence est dépeinte comme un âge intérmediaire entre l'enfance et l'âge adulte ; c'est pourquoi les images — comparaison et métaphore — rendent compte de la métamorphose dont l'adolescent est le siège (Chez Proust par exemple, ou R. Marin du gard). Les marques de l'opposition entre présent et passé — notamment les temps verbaux et les adverbes temporels — témoignent en outre de la coupure entre l'état actuel et l'état antérieur, encore proche, de l'enfance (Larbaud). Dès lors, la question de l'identité se pose avec une extrême acuité. Personnage en devenir, l'adolescent se cherche et pense son être en référence à des modèles, qui proviennent des lectures (Léniot s'identifie à Télémaque, Daniel vibre aux poèmes de Musset) ou de la vie. Il peut aussi se fier à des idées reçues qui bouleversent la vision qu'il a de soi et des autres et