Édition Pocket, Paris, 2006, préface de Bruno Doucey : L’Île des esclaves suivie de La Colonie, 158 pages.

« Le texte d’origine de La Colonie, écrite en 1799 (sic), a été perdu. La pièce réduite à un acte a été publiée par le Mercure de France en 1750. » (p. 88).

En fait, cette pièce, intitulée La Nouvelle Colonie ou la Ligue des Femmes (pièce en trois actes) fut représentée au Théâtre Italien de Paris le 18 juin 1729, et retirée de l’affiche le lendemain, vu son insuccés. Marivaux la réduisit à un acte et la fit jouer en société. Il fit publier cette version réduite et remaniée en 1750, sous le titre La Colonie.

Cette étude comportera un synopsis de la pièce, une étude des personnages, un examen des thèmes traités, des pistes pour la lecture méthodique de quelques extraits.

Synopsis

Il s’agit d’un résumé détaillé (voire annoté), scène par scène.

Acteurs.

Ou liste des personnages (présentée ici en ligne) :

« ARTHÉNICE, femme noble ; MADAME SORBIN, femme d’artisan ; MONSIEUR SORBIN, mari de Madame Sorbin ; TIMAGÈNE, homme noble ; LINA, filleBien qu’elle apparaisse en deuxième position, c’est Mme Sorbin qui semble tenir une place centrale : si elle est « femme d’artisan », ce qui relève du statut social (elle appartient au Tiers-État, mais par alliance), M. Sorbin est défini non comme artisan (de quelle corporation ?) mais comme « mari de Mme Sorbin », à l’inverse de ce qui s’est longtemps pratiqué (ex. la femme du préfet), or c’est lui qui a un statut social lié à son métier. Lina est aussi définie par rapport à Mme Sorbin, et l’on pourrait considérer que Persinet, par conséquent, se rattache aussi à Mme Sorbin : « jeune homme du peuple, amant de Lina » (cette dernière qualité est omise pour Lina, écrasée par son statut filial).

Trois personnages nobles apparaissent, identifiables à ce que leurs (pré)noms proviennent du grec ancien. Selon la notice de Wikipedia, Arthénice ou Arténice est le nom d'une nymphe, lequel « fut très en