Les lettres persanes de Montesquieu

En 1721, Montesquieu publie « les lettres persanes », mais au départ anonymement, recueil épistolaire qui lui apportera un succès immense. Ce roman s’inscrit dans la tradition au récit du voyage et présente deux Persans qui découvrent la France : Ubsbek et Rica. Ce livre plaît, on y voit la passion pour l’orient des Européens et présente une argumentation indirecte de démystification. « Les lettres persanes » se situent de 1712 à 1720, période de transition politique ( la régence du Duc d’Orléans ) Le texte étudié ici est un extrait de la 99ième lettre du recueil. Rica y parle de la mode en France.

S’agit-il ici d’une lettre persane ?

I] Certes ce texte nous offre l’apparence d’une lettre persane

- indices de l’écriture épistolaire locuteur, destinataire, lieux, date (orientale et exotique), 1717 : régence => période de transition entre règne de Louis XIV et régence de son frère, le duc d’Orléans de 1715 à 1723 - le récit plaît : genre épistolaire persan à la mode, caprices (désirs et exigences soudains et irréfléchis) de la mode => plait et endort la méfiance du lecteur, car critique n’est en apparence pas audacieuse) Le narrateur est persan : 1ère personne, focalisation interne, verbes de sentiments, de pensée, de jugement => le lecteur s’identifie et adhère mieux => permet de prendre du recul et est étranger (champs lexical de l’étonnement)

II] Mais cet artifice litteraire permet à Montesquieu de critiquer les mœurs française

- critique de la mode
- Fréquence de changement (fréquence et caractère arbitraire, brutalité, renforcé par la syntaxe, phrases basées sur deux juxtapositions) – illogisme (sans connaître la raison) – ampleur (caricature, changement exagéré) – cout (raillerie constante, misogynie ordinaire qui perdure à travers les siècles, fait toujours sourire)
Montesquieu