Fiche sur le désir
Schopenhauer pose une illusion fondamentale du désir, qui ne peut entraîner le bonheur
« Pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés. » (Le monde comme volonté et comme représentation, III, § 38)
il est impossible de satisfaire les désirs, car leur manque n’est pas matériel mais métaphysique
le désir traduit l’inquiétude d’une existence incomplète (bonheur, repos), car s’il est manque, il est aussi souffrance
il faudrait ainsi se soustraire aux désirs, pour mener une vie heureuse et conforme à la morale (le bonheur n’est pas l’accomplissement des désirs)
mais l’homme est par nature un être de désir et de ce fait ne peut jamais vraiment atteindre le bonheur : « Sa vie, tel un pendule, balance alors entre la douleur et l’ennui. » (IV, §57)
À cette perspective très pessimiste, il est possible d’opposer celle de Spinoza, qui pose le désir comme autre chose qu’un manque
renversement approche traditionnelle
désir = manque et production => désir = conatus (effort pour exister & force d’exister) ≈ moteur
le désir est ainsi actuel et proversif => affirmatif d’un présent et désireux d’un avenir => puissance d’agir & affirmation de la vie (≠ manque) : seul un être qui existe peut désirer persévérer dans son être
le désir manifeste notre intérêt en la vie (blasé)
« Nous ne désirons pas une chose parce quelle est bonne, mais nous la jugeons bonne parce que nous la désirons. » (Éthique, III)
le désir serait donc, fondamentalement, l’essence de l’homme, mais en témoignant de notre implication dans l’existence
le désir est actif et positif, par opposition à la passion (passive et nocive)
le salut dans l’existence s’obtient par la connaissance ; celle-ci nous permet de ne pas être asservis par nos appétits
le désir ne s’oppose pas à la liberté, mais au contraire révèle que nous prenons conscience de notre être et tâchons de le maîtriser
Toutefois, la problématique de la liberté et de la conscience