Figures de la prostitution : l'art et l'argent
Semestre d’automne 2010 Laurent Paccaud
Figures de la prostitution : L’art et l’argent
Séminaire d’histoire littéraire, semestre d’automne 2010 Roman et peinture au XIXe siècle Prof. M. Caraion Laurent Paccaud
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Séminaire d’histoire littéraire Roman et peinture au XIXe siècle Prof. Marta Caraion
Semestre d’automne 2010 Laurent Paccaud
La marchandisation de la production artistique prend son essor au XIXe siècle. En effet, le nombre d’artistes, et par conséquence la production artistique augmente de manière exponentielle. Parallèlement, depuis la Monarchie de Juillet et la révolution de 1848, les classes bourgeoises détiennent le capital et le pouvoir. Ainsi, le bourgeois se substitue au mécène et devient le principal client potentiel de la production artistique. Afin de réguler ce marché, de nouveaux intervenants, à l’instar des marchands d’art, prennent part à ces échanges, de sorte que les œuvres d’art, réduites à l’état de marchandise, acquièrent une valeur boursière. La prostitution se présente, selon Pascal Bruckner et Alain Finkelkraut, comme un « échange de bien1 ; le client cherche un corps à contrôler, et la prostituée cherche de l’argent». Ce thème, traversant notre corpus, sert de métaphore pour envisager les rapports des peintres à l’argent et au public. Les peintres, à l’instar de Garnotelle dans Manette Salomon des frères Goncourt2 et Fagerolles dans L’Oeuvre de Zola3, pour assurer leur existence en tant qu’artistes, sont contraints d’adapter leurs œuvres au goût de leurs publics et de leurs clients, ce qui les réduit au statut de prostituées. Afin d’observer la perversité qui règne au sein du domaine artistique dans le roman de Zola, nous analyserons, dans un premier temps, la marchandisation de l’art et ses limites, à travers les personnages de Fagerolles et Naudet. Puis, dans un deuxième temps, nous examinerons deux personnages : Fagerolles et