Fin de partie
Beckett le souhaitait ; il ne l’a pas crite comme il l’aurait voulu. Or, il l’a terminée assez vite. Fin de partie, en revanche, est enfin une pièce comme Beckett l’entend, une pi ce qu’il a pu crire plus librement, sans contraintes conomiques ; or, il a eu un mal fou à la terminer. Ces deux situations, qui peuvent sembler paradoxales, montrent simplement que
Beckett conçoit la création littéraire comme une contrainte, un combat, un effort, et que l’authenticit recherch e r clame un travail.
Malgr cela, on ne sait pas exactement ce que l’auteur pr f re dans Fin de partie ; mais il n’en demeure pas moins que « fin de partie » est un titre très beckettien, qui, a posteriori, pourrait être celui de toute la carrière théâtrale de Beckett, laquelle s’ tend de 1930 1989 : le th tre n’occupe que la fin de cette carri re, mais une fin qui n’en finit pas Ŕ comme dans la pièce. Beckett, en effet, n’est venu au th tre qu’apr s avoir t un romancier, et, encore avant cela, un critique littéraire ; et, comme romancier et comme critique, il n’a pas r ussi arriver là où il voulait en venir. Vers 1950, il décide donc