Fiscalité des activités immobilières
10 ans après la réforme du marché financier, une étude faite auprès de 400 entreprises montre que les changements n'ont pas apporté de solutions au financement de la PME. Un climat de suspicion persistant crée un dysfonctionnement généralisé.
Si demain vous créez votre propre PME, quelles sont vos chances de trouver l'argent pour soutenir la phase délicate de l'installation et pour, plus tard, la développer ? Eh bien, tenez vous pour averti, elles sont minimes. L'économiste, Mohamed Benlaânaya s'est penché sur cette question qui constitue la problématique centrale de sa thèse de doctorat soutenue, vendredi 2 juin, à Casablanca. Bien entendu, pour un académicien, la question du financement des PME ne peut être posée de façon aussi “simpliste”. Benlaânaya, usant de théories économétriques, a cherché à démontrer que la réforme du marché financier, entamée depuis 1994, n'a pas vraiment ouvert les robinets du financement aux PME. Partant du comportement d'un panel de 400 entreprises, choisies aléatoirement dans la très précieuse base de données de l'administration des impôts, l'économiste arrive, après le suivi des bilans comptables sur une période de 10 ans (1993 à 2002), à une seule conclusion : la réforme n'a profité qu'aux grandes. Cela veut dire, tout bonnement, que 95% du tissu économique est quasiment out. Selon les chiffres de la fédération de la PME, cette catégorie d'entreprises débourse 50% des salaires au niveau national, fournit 31% des exportations, assure 51% des investissements nationaux, se charge de 40% de la production du secteur privé et, enfin, participe à hauteur de 20% au PIB. Pour illustrer l'importance de cette frange de l'économie, sachez que l'agriculture ne contribue, à la suite d'une année pluvieuse, qu'à 15% du PIB. Ainsi, dans un pays réputé agricole, la PME fait mieux. Et de ce fait, tout laissait (et laisse toujours) croire que toutes les politiques publiques se doivent de résoudre ce problème de