Flamenco gitan, caterina pasqualino
2061 mots
9 pages
Caterina Pasqualino est chercheur pour le Centre National de la Recherche Scientifique. C’est après plusieurs études sur les minorités du bassin méditerranéen qu’elle a orienté son travail plus précisément sur les populations gitanes. Flamenco gitan est un carnet de voyage retraçant son immersion au sein de cette communauté andalouse et mettant en lumière l’importance qu’y revêtent le chant et la danse flamenco, ceux-ci apparaissant comme partie intégrante de l’identité communautaire, favorisant la cohésion du groupe et la préservation d’une culture unique. Loin des clichés et des a priori, ce livre nous offre une découverte en profondeur d’une musique devenue une attraction touristique mais dont la nature originelle nous est souvent étrangère, infiniment ancrée dans la communauté gitane. Servant de fil directeur à l’ouvrage, comme son titre le laisse deviner, l’étude du flamenco nous permet l’accès à la compréhension de la culture gitane dont chaque facette est imprégnée aussi bien les événements majeurs que la structure du clan ou son mode de pensée comme nous allons l’observer.
I- Le flamenco occupe une place centrale dans les événements qui jalonnent la vie.
A- Les fêtes et les cérémonies religieuses.
Les fêtes font partie intégrante de la culture gitane et s’articulent souvent autour du flamenco. En général, on encourage les enfants à danser puis les jeunes hommes à chanter suivis des jeunes filles qui dansent à leur tour et enfin des adultes qui n’interviennent dans un premier temps que par des onomatopées alors qu’ils sont réunis en cercle autour des danseurs. Cette frénésie dans la danse et le chant est représentative de l’esprit gitan et cela s’illustre particulièrement dans les célébrations religieuses où, s’opposant aux payos (les non gitans), ils trouvent ennuyeux de se recueillir dans le silence. Ainsi, lors de la Semaine Sainte notamment, ils célèbrent le Christ captif par le flamenco et revendiquent leur fierté d’agir ainsi par d’autres