Flaubert, le portrait de rosanette
2ème partie, chap. II : Le portrait de Rosanette (pp. 171-173)
De « Il passa en revue dans sa mémoire tous les portraits… » à « … et sa figure ressemblait, sous sa capote de soie verte, à une rose épanouie entre ses feuilles. »
Frédéric Moreau, souvent éconduit par la Maréchale, échafaude un plan pour s’en rapprocher. Il la convainc donc de se faire tirer le portrait par Pellerin et espère profiter des tête-à-tête dûs aux fréquents retards du peintre pour la séduire. Tout le monde adopte l’idée, qui sert les intérêts de chacun. Dans le passage, Pellerin élabore la structure et la composition de son tableau, puis vient l’heure de la première séance de pose.
Pour l’analyse de cet extrait, il me semble intéressant de prendre pour point de départ une définition du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert :
Portrait : Le difficile est de rendre le sourire
Cette base permettra de faire ressortir dans ce passage que le sourire de Rosanette n’est pas du tout ce qui préoccupe Pellerin. L’extrait pose donc la question du rapport entre les différents plans du récit et interroge sur les valeurs esthétiques et sur le regard porté sur le beau.
Le tableau de Pellerin :
Comme nous le remarquions sur la base de cette définition, il est aisé de constater que la figure de Rosanette n’est pas du tout la préoccupation première de Pellerin dans son élaboration du tableau. En effet, à aucun moment du passage il ne se soucie de rendre avec exactitude les traits de son visage. Nous pouvons donc dès lors nous demander ce qui est important pour lui dans la préparation de sa peinture.
La première décision concerne évidemment le style avec lequel il va peindre son tableau. Il commence par déterminer un artiste à la manière duquel il travaillera. Il s’agit ici de vénitiens : Titien et Véronèse, dont la reconnaissance