FLex
#
Elle donne des mouchoirs bien avant la neige
Sa main plus frêle que le tisonnier brille sur la table
#
Elle veille longtemps à la bougie ou au pétrole craint les câbles électriques entre l'érable et le ciel rassemble toutes ses églantines en danger
#
Elle dîne de bruits d'insectes de souvenirs bleus entre deux neiges des pluies entières dorment dans les lessiveuses
Mon père son camion roule sur la terre, le soleil chauffe ses métaux bien triés empilés : le cuivre et l'alu, le zinc et l'étain. De là-haut les pies n'arrêtent pas de saluer. La grue à chenilles creuse des ornières où l'eau de pluie se trouvera belle... L'herbe a des insectes verts qui chantent juste partout sur elle.
Et elle danse.
#
Une fourmi à ma chaussure je la regarde comme elle danse sur le lacet sans avoir peur.
Elle sera tombée d'herbes folles ou de mon bouquet de coucous qui lourdit mesure que j'avance.
Je quitte la pompe et je la souffle elle a une si petite vie noire.
Elle m'aurait chatouillé les pieds peut-être fait rire toute seule sur la route du cimetière comme si c'était moi comme si c'était elle.
#
Nous n'irons plus aux champignons le brouillard a tout mangé les chèvres blanches et nos paniers.
Nos n'irons pas non plus dans les cités énormes qui sont des baleines grises très bien organisées où nos coeurs se perdraient.
Ni au cinéma ni au cirque, ni au café-concert ni aux courses cyclistes.
Nous n'irons pas nous n'irons plus pas plus que nous n'irons que nous ne rirons pas que nous ne rirons plus que nous ne rirons ronds.
#
Mon père mon père mon père en terre auvent d'été au vent d'hiver.
Oh mon père terra terraqué je te répète perroquet mon père mon père.
Au vent d'hiver au vent d'été en terre entier au vent chanté.
Enfant dans les grands sapins verts c'était toi qui sifflais soufflais