Fonction de la littérature
[Introduction.]
[Ouverture] La littérature peut être définie comme l’ensemble des « œuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de préoccupations esthétiques » in le Petit Robert. Cette définition assez large, si elle évoque la visée artistique essentielle en littérature, ne s’intéresse pas au problème de « réception » d’une œuvre littéraire, c'est-à-dire à la façon dont le lecteur va l’appréhender. En effet, on peut, comme Maupassant, envisager les différentes attentes du lecteur de son temps ; ce dernier « demande à l'écrivain de répondre à son goût prédominant, et il qualifie invariablement de remarquable ou de bien écrit l'ouvrage ou le passage qui plaît à son imagination idéaliste, gaie, grivoise, triste, rêveuse ou positive.
En somme, le public est composé de groupes nombreux qui crient [aux écrivains] :
Consolez-moi.
Amusez-moi.
Attristez-moi.
Attendrissez-moi.
Faites-moi rêver.
Faites-moi rire.
Faites-moi frémir.
Faites-moi pleurer.
Faites-moi penser.
Seuls, quelques esprits d'élite demandent à l'artiste :
Faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui vous conviendra le mieux, suivant votre tempérament.
L'artiste essaie, réussit ou échoue. »
Maupassant évoque ici les différentes revendications du lecteur mais surtout le pacte implicite tissé entre ce dernier et l’écrivain: quelle fonction l’un et l’autre attribuent-ils à l’œuvre, quels sont les enjeux de l’écriture mais aussi de la lecture ?
[Sujet et problématique] Se demander si « la littérature [a] pour rôle de faire réfléchir le lecteur sur les problèmes moraux, politiques ou sociaux » c’est s’interroger sur la fonction de la littérature, c’est considérer non seulement les objectifs de l’écrivain mais encore la place du lecteur.
[Plan] Nous nous intéresserons donc à l’influence sociale, politique ou morale que peut exercer la littérature avant de considérer le plaisir lié à la découverte d’une oeuvre. Enfin, nous envisagerons la part active du