Fonds de commerce
par BRAUN Max étudiant en DEA de Droit privé
[pic] Document disponible sous : http://www.relax.lu/max/
Introduction
Toute personne désirant ouvrir un commerce va réunir un certain nombre d’éléments matériels, comme des immeubles, des installations techniques et des marchandises, en vue de son ouverture. Cette personne réunit toutes les conditions nécessaires à l’exploitation d’un commerce, et à cet instant son futur commerce ne représente que la somme de tous les éléments matériels constitutifs pris distinctement, il n’y pas encore de clientèle et le commerçant est animé par le désir d’en avoir une.
Ce ne sont que les gains potentiels que la personne peut tirer de la réunion de ces différents éléments qui confèrent une valeur au fonds. Ces gains sont générés en ouvrant le commerce au public et en attirant des clients. Ainsi Ripert définit le fonds de commerce comme « une propriété incorporelle consistant dans le droit à la clientèle qui est attaché au fonds par les éléments servant à l’exploitation »[1]. C’est donc l’ingéniosité et le talent du commerçant qui a réuni les différents éléments permettant d’attirer de la clientèle et de générer des bénéfices qui doivent être mis en valeur.
Le législateur a permis de traduire cette valeur en unité monétaire par la voie du fonds de commerce. Le fonds de commerce permet au commerçant d’avoir du crédit, en le vendant (articles L. 141-1 s. du Code de commerce), en le louant (art. L. 144-1 s.), ou en l’utilisant comme moyen de garantie (p.ex. le nantissement du fonds de commerce, art. L. 142-1 s.).
Pour qu’il puisse y avoir valeur patrimoniale, il faut que la clientèle, ou le droit à la clientèle potentielle, puisse être cédé. Le législateur n’a prévu la notion de fonds de commerce qu’en matière commerciale, on ne parle donc pas de fonds de commerce pour les clientèles civiles. Cependant la Cour de cassation a permis la cession de certaines de ces clientèles et