Sujet : peut-on parler de survivance à la lecture de Forêts de Mouawad ?

La mort de sa mère et la découverte d’un os dans la tête de cette dernière enclenche chez Loup une quête identitaire, guidée par Douglas Dupontel, lui-même en recherche de quelque chose qu’il n’arrive pas à formuler « Et pourquoi [son] père ne l’a pas trouvé ? Pourquoi [Loup et lui] se sont-ils rencontrés ? ». Loup, pour tenter de comprendre d’où elle vient va remonter dans sa généalogie et c’est dans une forêt dense, sans clairière qu’elle pénètre. Cette pièce rassemble sept générations de femmes qui vivent tous les drames possibles : les pères tentent de contrôler la vie de leurs enfants, les mères abandonnent leur fille parce qu’elles sont désespérées ou que la guerre les arrachent à elle, les amants sont séparés par la mort, les enfants à naitre sont le fruit d’un viol, d’un sacrifice ou d’un inceste, les parents et les enfants se parlent mais ne se rejoignent pas.
Au sommet de l’arbre généalogique de Loup, on trouve Alexandre Keller, un Alsacien qui en 1872 accepte de capituler devant les Allemands et d’assimiler leur culture pour son intérêt économique. Il pense faire le mieux pour que sa famille survive dans les meilleures conditions. Mais le rêve de son fils Albert est autre : il veut fuir le monde matérialiste, la cupidité et la cruauté des hommes pour créer un paradis nouveau, rempli de promesses. La rupture entre les deux hommes entraine le départ d’Albert avec sa femme Odette, enceinte de jumeaux qu’elle dit être le fruit d’un viol mais qui sont en fait les enfants d’Alexandre. Dans la forêt des Ardennes, Albert donne forme à l’Eden dont il rêvait, où règne l’harmonie entre les animaux et les enfants à naître. Même si les intentions d’Albert sont belles, la réalité du rêve tourne vite au cauchemar. La forêt se referme sur eux quand Albert tombe amoureux d’Hélène (avec qui il croit n’avoir aucun lien de sans alors qu’ils sont demi-frère et sœur) et qu’Edgar, voyant sa sœur