Fragmentation des marchés financiers
Avec la cotation multiple de bon nombre de titres financiers sur plusieurs bourses, mais également avec la coexistence de plusieurs systèmes d'échange au sein d'une même bourse, on observe une fragmentation des flux d’ordres sur les marchés. Avec la fragmentation, se juxtaposent deux types de concurrence : la concurrence entre les investisseurs qui cherchent à échanger aux meilleurs prix, et la concurrence entre les marchés, chacun cherchant à attirer le plus grand nombre d'investisseurs possible. En considérant deux critères de performance, la liquidité et l’efficience informationnelle, cette thèse cherche à déterminer si la fragmentation et la concurrence entre les marchés concourent à l’efficacité économique, et si une organisation des échanges est plus performante qu'une autre. D’après les recherches effectuées, si un marché dirigé par les ordres est concurrencé par des teneurs de marché en compétition dans un contexte d’asymétrie d’information, la déviation d’une partie des ordres vers ces teneurs de marché ne nuit pas à son efficience. La fragmentation nuit à la liquidité du marché d’enchères ainsi qu’à la liquidité générale du titre échangé, en accentuant les coûts d’antisélection. Ce résultat est à moduler selon la capacité des agents non informés à se faire reconnaître en tant que tel auprès des contrepartistes. Enfin, le résultat selon lequel la cotation d’un titre sur un nouveau marché détériore sa liquidité n’est pas forcément vérifiée si elle draine une nouvelle demande de liquidité sur le titre. Grâce à des observations sur le terrain et à des comparaisons empiriques menées sur les actions françaises négociées à Paris et à Londres, la liquidité relative des trois structures d’échange ainsi mises en concurrence, le fixing, l’enchère continue et la contrepartie, est évaluée. Contrairement aux études déjà réalisées sur le sujet, on montre que le marché parisien, dirigé par les ordres, est dominant, non seulement