Fran Ais
Céline la montre comme une immense boucherie, désordonnée, et voient les soldats comme des fous destructeurs, des animaux. L'accumulation de termes, et la phrase absolument gigantesque à la fin du passage souligne la folie de la chose, on finit par manquer d'air, cela met en exergue une sorte de caractère jusqu'au-boutiste dans la destruction... c'est une sensation étrange sur laquelle il vous faudra mettre des mots. Voltaire, lui traite tout cela par une ironie féroce, en tentant de montrer à le ridicule des armées à voir de la beauté dans cette horreur. Qui plus est, le Te Deum que les rois font chanter est un chant joyeux, glorieux, un chant normalement entonné à l'occasion de victoires. L'auteur tente donc de montrer le ridicule de la situation ici: les soldats se font tuer par milliers, de manière assez organisée, mais pourtant ils ont l'air de trouver ça beaux, et y vont avec joie, volontairement (comme chez Céline). Les horreurs faites aux civils à la fin sont également horribles, mais dites avec une certaine ironie morbide, tous continuent leur vie, même s'ils sont quasiment mourants (la femme continue à téter le sein, les vieillards les regardent...).
Pour Stendhal, point de vue inversée. Alors que les deux (anti)héros précédents étaient des lâches et fuyaient le massacre, celui-ci est un des "imbéciles" dénoncés auparavant. Malgré tout, on sent avec la fumée, et les bruits de canons de toutes parts, que le protagoniste est totalement perdu. L'image horrible du cheval étripé fait mouche, c'est ici le point commun entre Voltaire et Stendhal, qui dénoncent par l'horreur, tandis que Céline dénonçait plutôt par la folie destructrice que l'on ressentait dans ses phrases. Dans la
Chartreuse, aux côtés du protagoniste, le lecteur se sent un peu perdu, au milieu de ce gigantesque bazar qu'est la guerre. L'incompréhension plutôt physique du héros (au niveau de ses sens), se transmet à nous,
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