18 Janvier 1977
Maki Lily
19 arrondissement Paris

Cher parents, cela fait maintenant 1 an que vous m'avez envoyé dans ce pays aux valeurs démocratique... en espérant m'épargner du conflit éthiopien contre laquelle nos frères se sacrifient chaque jour. Par ailleurs, je ne vous remercierai jamais assez pour ce geste qui vous coûta la moitié de nos terres. Pour vous gratifier de cela, je vais vous faire part de tous mes ressentis sur mon périple, bien que cela ne vous plaira guère. Durant mon départ par voie maritime pour la France, je ne cessai de rêver de ce beau pays réputé pour sa modernité et fondé sur une politique démocrate qui ne pouvait que me plaire. Le voyage a été éprouvant et très long, tant par les heures passées à contempler le ciel et ses étoiles, que pour l'hygiène et l'odeur insoutenable qui envahissait le paquebot, dû au fait que nous étions tous collés les un aux autres.
Je me suis lié d'amitié avec de nombreuses jeunes filles que je ne revues jamais par la suite ; chaque soir avant de nous endormir nous fantasmions et nous projetions à propos de notre nouvelle vie à Paris. Lors de notre arrivée, par mon exaltation et mon ivresse d’accoster sur ma nouvelle terre, je ne pus remarquer les nombreux hommes costumés semblable à notre oncle lors de son engagement pour l'armée. Ce fut ma confidente Hali qui me le fit remarqué, et qui par la suite me rassura en m'affirmant qu'il n'y avait rien de grave, juste une vérification de la cargaison à l'arrière du bateau.
Dès lors, un mauvais pressentiment m'envahis et au fond de moi, je savais pertinemment que ceux ci attendaient patiemment notre arrivée pour une raison quelconque. Et ce fut, après notre descente du cargo que la montée aux enfer débuta.. Tout se succéda.
C'est avec une attitude fort déplaisante que ces hommes robustes, à première vue mécontent de notre arrivée, nous forcèrent à nous installer dans des logis par dizaine. Et c'est en marchantMES , affaires à la main dans les rues de mon