Victor, sur l’ordre du comte, se lança à la poursuite de l’homme. Il avait refusé l’arme qui lui avait été tendue et avait simplement reçu l’ordre d’arrêter cet homme de récupérer ce qu’il lui avait pris, par tous les moyens, que c’était vital. Quand Victor dévala les grands escaliers du corridor, passa la grande porte d’entrée marquée du sceau du comte et se retrouva à l’extérieur, il aperçut au loin la silhouette de l’homme. Dehors, il faisait nuit, la pluie tombait, le terrain était glissant, le jardin plein d’obstacles. Pourtant le voleur parvenait assez facilement à se faufiler entre les buissons, les statues et les fontaines. Il était très habile et semblait voler sur le sol. Sa rapidité de déplacement et son absence d’hésitation dans sa destination surprenaient Victor. Connaissait-il les lieux ? Etait-il déjà venu dans le domaine ?
Soudain l’homme s’arrêta, se retourna vers Victor qui était maintenant à quelques mètres de lui et lui sourit. Il lâcha un objet en direction de Victor : c’était la bourse contenant les bijoux du comte qu’il avait volé et cria : « Ce n’est pas cela qui m’intéresse. Tu ne connais pas ton maître, il est loin d’être celui que tu crois. Vous vous trompez tous ! » Et il se remit à courir. Il tourna à droite après la roseraie et prit la direction de l’écurie. Victor glissa la bourse sous sa veste après l’avoir ramassée et continua sa course. Le comte lui avait bien dit de lui ramener cet homme.
Pourquoi cet homme, voleur et pourchassé, avait-il pris le temps de s’arrêter au risque de se faire prendre, pour lui parler du comte ? Qu’avait-il encore en sa possession ? De plus en plus de questions se bousculaient dans la tête de Victor mais le comte lui avait demandé de rattraper cet homme et il le ferait.
N’était- ce pas le comte qui lui avait sauvé la vie il y a vingt ans alors qu’orphelin il mendiait dans la rue ? Sans son intervention, il serait mort au cours de cet hiver où la