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Selon Cicéron, les excès d'émotion de l'asianisme ne convenaient pas à la gravitas, le sérieux et la mesure du caractère romain. Il se range dans l'école de Rhodes, dont il suivit les enseignements de Molon, et voua une grande admiration pour Démosthène28.
Cicéron fait valoir son avis sur les styles d'éloquence dans le Orator ad Brutum (Sur l’Orateur), où il fait l'éloge d'un style abondant et soigné qu'il fait sien contre l'atticisme étriqué26. Selon lui, cet atticisme que certains rendent aride est plus propre à plaire à un grammairien qu'à séduire et convaincre la fouleA 26. Il complète et étaye son argumentation par des exemples présentés dans le De optimo genere oratorum(Du meilleur style d'orateur), traduction depuis le grec de deux plaidoyers d'Eschine et Démosthène qu'il pose en exemple de ce qu'il juge le bon atticisme, abondant, expressif et harmonieux. De cette œuvre, il nous reste que la préface introductive de Cicéron, les traductions proprement dites sont perdues29.
Son style personnel d'éloquence a néanmoins des détracteurs : on l'a trouvé surabondant, se complaisant trop aux digressions agréables mais non nécessaires, aux développements de lieux communs, sacrifiant parfois la simplicité et la précision aux effets de figures et au balancement des périodes30.
Cicéron consigne des règles de l'art oratoire dans une œuvre de jeunesse datée de 84 av; J.-C., le De inventione, sur la composition de l’argumentation en rhétorique, dont deux des quatre livres qui le composaient nous sont parvenus. Se