Francais
La forme et l'énonciation.
C'est bien un récit que nous propose ici le poète romantique : les propos d'incipit "Un jour, ..." semblent renvoyer à l'univers du conte, comme s'il s'agissait de nous divertir en nous transportant dans un ailleurs intemporel. Ainsi le récit à la troisième personne met-il en scène un "singe" qui se "vêtît" d'une "peau de tigre". dès le vers 2 et qui prend la parole au vers 5. Cette prosopopée confirme l'ascendance de La Fontaine, qui évoqua en outre un "Loup devenu berger" (Fables III,3) et encore "L'Âne vêtu de la peau du Lion (V,21). Les actions s'enchaînent au rythme des passés simples sur fond d'imparfait : "fut atroce" "se mit à grincer des dents", "Il s'embusqua", "Il entassa (...) égorgea (...) dévasta (...) "fit tout ce qu'avait fait la peau qui le couvrait". "Il s'écriait" tandis que "Les bêtes l'admiraient, et fuyaient à grand pas". HUGO nous raconte donc bien des faits "commis" par ce singe.
Le recours à la fable pour susciter l'intérêt par le plaisir du divertissement est doublé par la mise en forme poétique : LA FONTAINE avait fait de l'apologue, écrit à vocation pédagogique et didactique dans la grèce antique un genre littéraire en le parant des atours de la poésie : le poète ne pouvait que souscrire à cette démarche et donner toute sa force au discours par le choix de l'alexandrin, mettre des thèmes lyriques, mais aussi des sujets graves.
D'ailleurs, la vivacité du style doit beaucoup à la forme versifiée. Vingt vers suffisent à la charge contre le despote. Ils s'enchaînent rythmés par les rimes suivies, déclamant des phrases plutôt brèves, hormis quand elle retranscrivent les propos du singe abuseur. La césure à l'hémistiche ajoute à la régularité métronomique. On notera alors le bouleversement apporté par le