Le théâtre de l’absurde

Le théâtre de l’absurde1 partage plusieurs des caractéristiques du nouveau roman dont le refus d’être au service d’une idéologie et l’absence de repères spatiotemporels précis. De plus, cette dramaturgie remet en question le rôle du langage, de la structure de la pièce et la nature de l’action au théâtre. Cette remise en question réunie les dramaturges Samuel Beckett, Arthur
Adamov et Eugène Ionesco. Le théâtre de l’absurde se caractérise par la réduction du décor, la dépersonnalisation des personnages, un dialogue qui se réduit au strict minimum et une absence de repères spatiotemporels. Souvent, gestes et paroles ne vont pas de pair et le sens des mots est dénaturé. De plus, le drame humain devient risible et l’absurdité de la vie est montrée en forme et il n’y a pas de sens ou d’interprétation donné au jeu des acteurs.

Samuel Beckett (1906-1989)
Samuel Beckett est né à Dublin en Irlande et est un proche de James Joyce, un des plus grands auteurs irlandais. Après s’être installé à Paris, il commencera à écrire son œuvre à la fois en anglais et en français. Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1969 alors qu’il est au faîte de sa gloire, commencée en 1953 avec le retentissant succès de sa pièce En attendant Godot (écrite en 1948). Inspirée de The Glittering Gate (1909) de lord Dunsany où on peut voir deux clochards qui attendent aux portes du Paradis, la pièce en deux actes de Beckett dépeint l’absurdité de l’attente de Dieu.
Les personnages Vladimir et Estragon (noms que l’on ne connaît qu’à la lecture de la pièce puisqu’ils s’appellent toujours entre eux Didi et Gogo) attendent une personne du nom de
Godot (que l’on peut vaguement ramener à God, Dieu) qui ne viendra jamais. Ces deux clochards, dignes des films comiques du début du siècle comme le Charlot de Charlie Chaplin ou les Marx Brothers, tentent de remplir le vide de l’attente, en racontant à peu près n’importe quoi. Les