France vue par de gaulle
I] La France personnifiée
De Gaulle fait de la France un pays à visage humain, possédant un « corps » (p. 7), capable d'autonomie et donc de se mouvoir. Suite à la Libération, et comme après un long séjour loin de ses terres, la France « se retrouve chez elle » (p. 55). Alors, retrouvant ses forces notamment via le zèle de son général, elle « reparaît » (p. 69), puis elle « se reprend » (p. 67). Forte de son humanité, elle est même capable de ressentir : l'offensive ultime de la Wehrmacht dans les Ardennes, durant l'hiver 1944, qui pourrait contraindre les forces alliées à se retirer d'Alsace, la « touche au plus vif ». Les Américains avec à leur tête Roosevelt puis Truman, voyaient en la France de Vichy – aux mains du Maréchal Pétain – une « captive énigmatique », puis, recouvrant ses forces, une « grande alliée blessée » (p. 250). Ainsi confirment-ils qu'elle est une force vivante et humaine. Cette personnification atteint son apogée lors de la célébration de la victoire alliée : en effet, « La voici vivante, respectée, recouvrant ses terres et son rang, appelée, aux côtés des plus grands, à régler le sort du monde » (p. 314).
Plus qu'une femme meurtrie par les déboires subis, la France est une mère. Cette mère patrie « berce en son chagrin » ses enfants malheureux