Français disserte
Dans la communauté des hommes, le poète tient une place particulière. Sa vision aigue et douloureuse de l’humanité en fait à la fois sa victime et son bienfaiteur. Dans Le pin des Landes poème romantique tiré du recueil Espana, Théophile Gautier tente de définir la condition du poète. Il joue sur les comparaisons et fait appel aux sens du lecteur pour exposer la singularité de cette condition inspirée. Le poème Le pin des Landes est construit sur une comparaison. Dans la première strophe, Gautier décrit d’abord les Landes puis le pin qui est l’objet du poème. « On ne voit, en passant par les Landes désertes, […] D’autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ». La dernière strophe fait écho à la première. Le poète y établit la comparaison et donne les clés nécessaires pour décoder le sens du poème. « Le poète est ainsi dans les Landes du monde » « ainsi » marque le parallèle entre le poète et le pin, l’arbre devient alors homme et les landes s’étendent jusqu'à devenir monde. L’auteur recourt aussi à une véritable personnification de l’arbre qui s’accentue au fur et à mesure des strophes. Il lui donne des attributs humains, physiques d’abord avec « flanc », puis « larmes de résine », expression qui mêle les caractéristiques propres à l’arbre, la résine, et celle de l’homme, les larmes. Plus loin, la résine sera aussi comparée à du « sang qui coule goutte à goutte ». Théophile Gautier attribue aussi à l’arbre des sentiments tels que le regret « sans regretter », la volonté « qui veut », le courage « Comme un soldat blessé qui veut mourir debout » et des sensations, notamment la douleur « tronc douloureux ».
L’arbre poète nous est tout de suite présenté avec « une plaie au flanc ». Il souffre et sa souffrance est mise en lumière par un fort champ lexical de la douleur « blessé, entaille profonde, douloureux, larmes, mourir… ». Cette souffrance n’est pas le fait de la nature mais de l’homme. L’homme