Français
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. "
Albert de Musset (n'est pas un poète dit " maudit ").
Paul Verlaine dans ses " Poètes Maudits "
" J'aime le mot de décadence,tout miroitant de pourpre et d'ors. J'en révoque, bien entendu, toute imputation injurieuse et toute idée de déchéance. Ce mot suppose au contraire des pensées raffinées, d'extrême civilisation, une haute culture littéraire, une âme capable d'intenses voluptés (...).Il y a aussi dans ce mot une part de langueur faite d'impuissance résignée, et peut-être le regret de n'avoir pu vivre aux époques robustes et grossières de foi ardente, à l'ombre des cathédrales ."
Mal-être, mélancolie, dandysme, raffinement, provocation, soif métaphysique...tous termes qualifiant la "décadence" qui pourraient également s'appliquer à plusieurs artistes de ce temps (en y adjoignant Baudelaire, une fois de plus précurseur ).
(L'expression a été "inventée" par Verlaine à propos de Rimbaud.)
Il désigne en général un poète talentueux qui, incompris dès sa jeunesse, rejette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, asociale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d'alcool et de drogues), rédige des textes d'une lecture difficile et, en général, meurt avant que son génie ne soit reconnu à sa juste valeur.
Ont ainsi pu recevoir ce qualificatif Verlaine lui-même, mais aussi des auteurs comme François Villon, Aloysius Bertrand, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Lautréamont, Petrus Borel, Charles Cros, Germain Nouveau, Alfred Jarry, Antonin Artaud, Armand Robin, Olivier Larronde ou encore Keats, Jim Morrison et Edgar Allan