Français
Fils cadet d’un hobereau vendômois au service de François Ier, le jeune Pierre, comme la plupart des fils de la petite noblesse de province est destiné aux carrières de l’État. Après quelques années de préceptorat et un bref passage au collège de Navarre dont il est renvoyé pour immaturité (1533), il intègre l’école des pages à douze ans, afin d’y recevoir les enseignements militaires. Il est alors mis à la disposition de la famille royale, accompagnant ainsi Jacques V et son épouse en Écosse (1535-1537 ; 1539-1540), suivant les expéditions de Charles d’Orléans (1538-1539). En 1540, l’humaniste Lazare de Baïf l’emmène enfin en Alsace pour une mission diplomatique. C’est une longue fièvre — dont les suites le laissant à demi sourd lui interdisent désormais les fonctions militaires — qui lui permet de reprendre ses études de lettres (1543) et de se faire conférer la tonsure, gage de revenus constants. En 1544, il rejoint le collège parisien humaniste de Coqueret avec son ami Jean Antoine de Baïf afin d’y compléter ses connaissances des langues et des grands textes anciens sous la direction de l’érudit Jean Dorat. En même temps, avec ses condisciples, parmi lesquels Joachim Du Bellay et Jacques Peletier du Mans, il forme un groupe de travail — baptisé « la Brigade » (future Pléiade) — dont les efforts et le projet ambitieux de « rénover la poésie française et de créer une langue nationale » se traduiront par la publication, en 1549, de la Défense et Illustration de la langue française de Du