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Aegine
Je viens Madame en ces lieux pour vous annoncer une triste nouvelle.
D'une passion mortelle,
Thésée est parti avec votre indigne sœur.
L'amour les a réunis sous un ciel plein d'horreur
J'ai bien peur que votre cœur ne cesse de battre
Après un tel chagrin que vous ayez à combattre
Ariane
Que me dis-tu Aegine?
Je ne me soutiens plus, ma force m'abandonne
Que les Dieux me pardonnent,
Je veux qu’un noir chagrin à pas lents me consume
Et de cet horrible rage, m'allume
Un feux si redoutable
Que je puisse oublier l'inévitable
Aegine
Afin que le courage vous gagne
Et que votre cœur ne saigne
Battez votre irascible colère
En apparaissant si légère
Aux deux traîtres qui ont brûlé votre bonheur
De l'amour, vous avez toutes les fureurs
Ariane
ô fatale colère ! Ô haine de vénus !
Je veux toujours aimer, toujours pleurer, toujours souffrir
Et que la mort viennent me secourir
J'ai porté dans mon cœur une sœur
Qui aujourd'hui me fais peur
Le même sang nous partageons, la même mère nous avons
Et pourtant d'une injuste trahison
Ma sœur n'est plus
Qu'une insipide inconnue
J'ai voulu croire à mon bonheur
Sans me douter de l'horreur, sans me douter du malheur
Un coup de couteau dans le dos je subis
Et leur pardonner je ne puis
Noir comme l'orage, mon cœur est
Si dévasté, si effondré,
Que je veux sombrer dans un gouffre
Afin que la terre m'engouffre
Et toi Thésée, et toi qui semblait être sans amertume
Que la honte te consume
J'implore le ciel aujourd'hui,
Qu'on venge mon triste ennui
Je ne peux vivre dans un monde
Où l'amour est immonde
Ô cruelle destinée !
Aide moi à tout abandonner !
Je ne peux retenir mes larmes
Et lâcher les armes.
Aegine
Madame, je vous prie d'arrêter de vous faire du mal
Et de laisser ses traîtres se comporter de manière animale !
Oublions-les Madame. Et qu'à tout l'avenir