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Elle fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (1837–1901) et Impératrice des Indes (1876–1901). Son règne, qui dura plus de 63 ans, demeure le plus long de toute l’histoire du Royaume-Uni et de celui des monarques de sexe féminin.
Il fut marqué par une impressionnante expansion de l’Empire britannique, (acquiert principalement la Birmanie et la Nouvelle-Zélande) devenu la première puissance mondiale, et par la Révolution industrielle, période de grand changement social, économique et technologique
En 1837, Victoria, âgée de dix-huit ans, succède à son oncle, Guillaume VI. On assiste alors au déclin de l’esprit de réforme whig sous le ministère de lord Melbourne (1835-1841). Le règne de Victoria débute par une crise économique et par l’apparition d’un vaste mouvement de contestation populaire : le chartisme.
Les chartistes exigent l’adoption immédiate d’une Charte du peuple, destinée à faire du Royaume-Uni de Grande-Bretagne une démocratie égalitaire ; ils réclament l’égalité électorale, le suffrage universel pour tous les hommes de plus de vingt et un ans et l’éligibilité de tous. Des millions de travailleurs signent les pétitions en faveur de la Charte en 1839, 1842 et 1848 ; les manifestations parfois violentes entraînent des émeutes, réprimées par l’armée. Le Parlement rejette la Charte du peuple à plusieurs reprises, mais se montre plus réceptif aux propositions de la Ligue pour l’abolition des lois sur le blé. Son principal leader, Richard Cobden, espère l’abolition des droits de douane sur les produits alimentaires, afin d’améliorer les conditions de vie des ouvriers et des travailleurs. C’est le ministère conservateur de sir Robert Peel (1841-1846) qui, sous le choc de la grande famine d’Irlande, réduit les droits de douane au sein du Royaume-Uni. Durant l’hiver de 1845-1846, Peel propose l’abolition complète des lois sur le blé. Cette mesure est adoptée, avec l’aide du parti whig, même si