François furet - le passé d'une illusion
(François Furet)
1995
I.Mise en perspective par rapport à :
A.L’auteur
Publié en 1995, le Passé d’une illusion est l’ouvrage d’un « nouveau venu dans l’histoire du XX° siècle » mais qui n’en est pas moins un grand historien connu pour ses travaux sur la Révolution française en particulier. François Furet veut expliquer, quelques années après la chute du mur de Berlin et la fin de l’Union soviétique, les raisons de la persistance et du rayonnement de l’idée communiste tout au long du siècle, et ce, au mépris, ou dans l’ignorance, de la réalité du régime soviétique.
Il est rarement pertinent de juger d’une œuvre en fonction de son auteur. Mais ici il peut être intéressant de voir en quoi l’ouvrage a pu être orienté idéologiquement puisque le communisme est une idéologie à laquelle l’auteur a adhéré un moment. C’est en 1949 qu’il adhère au Parti Communiste, période où il prépare l’agrégation d’histoire avec son ami Jacques Ozouf. Mais la publication du rapport Khouchtchev marque la fin de son engagement au PC. L’expiration des régimes communistes l’a encore plus éloigné de la gauche puisque l’idée communiste ne prospérait plus que d’une manière négative (en montrant que le régime communisme a été en contradiction avec sa propre idéologie), sans pour autant faire de lui un homme de droite. Le passé d’une illusion peut donc se concevoir comme un retour de l’auteur sur son propre passé mais il est surtout l’histoire de l’illusion communiste et non du communisme lui-même.
L’intérêt de l’auteur pour l’esprit révolutionnaire de 1917 n’est pas en rupture avec son œuvre, au contraire. Il s’est d’abord consacré à la Révolution française (Penser la révolution française, la Révolution française…). Deux thèses l’ont occupé : l’idée démocratique et la passion révolutionnaire. Ces thèses montrent la nécessité pour Furet d’étudier quelque chose qui a un rapport avec le présent, avec l’expérience de son époque, ce par quoi il se distingue de