Freud et la guérison
Freud et sa conception de la guérison
Paul Pettinger
« L'analyse rétablit pour les fonctions du moi des conditions psychologiques favorables. Ce but atteint, sa tâche est accomplie. »
Sigmund Freud 1937 Analyse sans fin et analyse avec fin, op.cit
«La psychanalyse par elle-même n'est ni pour ou contre la religion; c'est l'instrument impartial qui peut servir au clergé comme au monde laïque lorsqu'il n'est utilisé que pour libérer les gens de leur souffrance. »
Sigmund Freud
«Il semble que la psychanalyse soit la troisième de ces professions impossibles où l'on peut d'avance être sûr d'échouer, les deux autres, depuis bien plus longtemps connues, étant l'art d'éduquer les hommes et l'art de gouverner.»
Extrait d'une lettre de Sigmund Freud au Pasteur Pfiste
« On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement. »
Marcel Proust Extrait du Albertine disparue
Les plaintes psychiques ont longtemps été considérées comme étant le fait de malades imaginaires, avec toutefois une exception, la mélancolie, maladie ainsi nommée par Hippocrate, et qui a eu ses lettres de noblesse depuis l’Antiquité. Ses symptômes cardinaux sont la tristesse et la crainte. Le mot « mélancolie » désigne une humeur naturelle, qui peut ne pas être pathogène. Il désigne également la maladie mentale produite par l’excès ou la dénaturation de cette humeur. La mélancolie a eu son âge d’or, la Renaissance. Sous l’influence de Ficin et des platoniciens de Florence – selon Jean Starobinski – la mélancolie-tempérament apparaît comme l’apanage presque exclusif du poète, de l’artiste, du grand prince, et surtout du vrai philosophe.
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Ce désordre ne va donc pas sans quelque privilège : il confère la supériorité d’esprit ; il accompagne les actions héroïques, le génie poétique ou philosophique. Cette affirmation, que l’on trouve déjà dans les Problemata d’Aristote (Starobinski, 1960), exercera une influence considérable sur la culture de l’Occident. La mélancolie est ainsi le fait