La psychanalyse est certes d’abord une pratique thérapeutique. Cependant cette pratique suppose une théorie, un savoir sur l’inconscient. Or, cette connaissance de l’inconscient est-elle possible, si, par essence l’inconscient échappe à la conscience ? Il ne peut donc y avoir qu’une connaissance indirecte de l'inconscient. Cette connaissance satisfait-elle alors les conditions que doit remplir toute connaissance pour être scientifique ? Cette introduction ne formule que la problématique et laisse au candidat le soin d’élaborer les trois autres phases nécessaires (Entrée en matière, définition des termes-clefs et reformulation) à la constitution de l’ « introduction ». Il n'y a pas de science directe de l'inconscient car, par définition, l'inconscient échappe à la conscience. Il est frappant de constater à quel point la psychanalyse qui, à ses origines, a provoqué tant de scandales et d'incompréhensions, est aujourd'hui rentrée dans la culture et les habitudes de penser. Au point qu'on parle d'inconscient sans même se rendre compte que ce mot recouvre une série de problèmes. On parle de « pensées inconscientes », de « désirs inconscients », mais ces expressions ont-elles seulement un sens?
- Penser c'est avoir conscience de quelque chose : penser à Jean, c'est avoir présente à l'esprit cette réalité qu'est Jean. Que peut donc signifier « pensée inconsciente » ? Une conscience sans conscience? Une pensée où l'on ne garde que l'objet auquel on pense (Jean), et non le fait qu'on y pense ? C'est une abstraction : abstraction signifiant ici, que l'on sépare par la pensée ce qui est inséparable en réalité.
- De même pour désirer une chose, il faut avoir conscience qu'elle nous manque et qu'on voudrait la posséder. Qu'est-ce donc que ce désir inconscient? On pourrait répondre que tout désir a un lien avec le corps : le désir de manger provient du vide de l'estomac. Le désir inconscient ne serait donc que le mécanisme physique du désir. Mais ce qu'on