frontipspice de l'encyclopédie
de Charles Nicolas Cochin, exposé au Salon de 1765 fut commenté par Diderot. Ce dernier choisit comme frontispice des dix derniersvolumes de l’Encyclopédie parus la même année, la gravure de ce même dessin, réalisée par Prévost, illustrateur et commentateur de l’ouvrage. Il s’agit d’une œuvre allégorique qui, de prime abord,évoque un tableau religieux riche en symboles. Cette représentation est en contradiction apparente avec l’esprit des Lumières et les ambitions de l’Encyclopédie, qui prônent la connaissance en mouvementplutôt que la croyance passive. Cependant, si le dessin évoque le culte, c’est celui de la Vérité ainsi que des savoirs qui en découlent. D’autre part, la hiérarchisation des figures allégoriquesincarnant ces savoirs semble définir le statut des arts et des sciences en fonction de leurs capacités à améliorer la condition des hommes. Mais si la Vérité repousse « les nuages » de l’obscurantisme pouréclairer les savoirs, elle se nourrit de ces derniers afin d’entretenir une osmose entre connaissance et vérité.
La présence de la religion, ou du moins de la notion de culte est l’un descaractères dominants de cette gravure. Ainsi que l’exigent les codes de l’art religieux, un éclaircissement progressif depuis le bas jusqu’à la partie supérieure du tableau permet de mettre en valeur lescieux illuminant le monde. De la même manière, le personnage central vers lequel tous les regards semblent converger est une femme nue, enveloppée d’un drap transparent, sorte de linceul. Il émane d’elleune aura lumineuse rappelant celle du Christ. A ses pieds, illuminée par un rayon, une femme agenouillée semble invoquer le ciel d’une main tandis que de l’autre, elle tient la Bible. On remarqueégalement une femme coiffée d’une couronne d’étoiles au centre du tableau, allusion à la couronne à douze étoiles de la Vierge. D’autre part, l’influence du