futur
Alain Fayolle
11 Février 2004
Les pays dont la santé économique est florissante sont souvent ceux qui ont valorisé le phénomène entrepreneurial. Pourtant, la France ne crée pas encore assez d’entreprises et elle ne fait pas l’effort d’aimer ses entrepreneurs. Peut-on apprendre à entreprendre ? Prenant le contre-pied de bien des idées reçues, Alain Fayolle, maître de conférences à l’Institut national Polytechnique de Grenoble répond par l’affirmative. Son ouvrage, Entrepreneuriat, apprendre à entreprendre (Dunod, 2004) nous enseigne ainsi qu’on ne naît pas entrepreneur, mais qu’on le devient. Complet, adapté aux principales situations entrepreneuriales, ce livre rappelle notamment que la création et la vie d’une entreprise sont le fruit d’un processus et de la rencontre d’un homme et d’une situation. Un ouvrage destiné à devenir une référence.
Comment définir ce qu’est un entrepreneur et, plus largement, ce qu’est l’entrepreneuriat ?
Les deux notions sont bien évidemment liées, mais à trop se focaliser sur l’individu, on peut perdre de vue la situation singulière qui, d’une certaine façon, le contraint à adopter certains comportements. Un professeur américain résume ainsi ce point de vue : « Look at the dance, not at the dancer ! » [« Regardez la danse, pas le danseur ! »]. Dans ces conditions, plutôt que de donner une définition normative de ce qu’est, ou n’est pas, un entrepreneur, il apparaît plus judicieux de partir d’une situation concrète – comme la création d’une entreprise technologique, la reprise d’une entreprise, etc. – et d’essayer de déterminer le degré d’adéquation entre la situation étudiée et le profil de l’individu qui s’y intéresse. Différentes conceptions de l’entrepreneuriat semblent actuellement faire école. Un premier courant de pensée place l’émergence organisationnelle au cœur du domaine : l’entrepreneuriat, c’est le processus d’émergence d’une nouvelle