Galilée, Dialogue des Sciences nouvelles

Galilée, scientifique célèbre né en 1564 et mort en 1642, illustre dans le domaine de la physique le combat des Modernes contre les Anciens, dont l’autorité doit être soumise à la critique, à une époque où la révérence envers ces derniers est telle qu’un auteur, Pomponio Leto, n’hésite pas à supposer qu’ils avaient inventé l’imprimerie qui aurait été oubliée ensuite. Six ans après le Dialogue des grands Systèmes, publié en 1632, en toscan et non en latin, Galilée reprend son œuvre de vulgarisation dans le Dialogue des Sciences nouvelles, avec les mêmes personnages : Salviati, nom de son ami le duc de Florence, représente l’auteur, Simplicio, ses adversaires qui s’en tiennent à la physique des Anciens et Sagredo l’homme plein de bon sens auquel l’auteur souhaite s’adresser. Grand expérimentateur, Salviati se consacre entre autres à l’étude de la chute des corps, remettant en cause la thèse d’Aristote qui voulait qu’ils aient une vitesse de chute proportionnelle à leur masse, remise en cause dont fait état cet extrait du dialogue. Quel rôle les personnages y jouent-ils ? Nous allons voir que Simplicio et Sagredo mettent en valeur Salviati, le porte-parole de l’auteur.

1- Les personnages de second plan Galilée met en valeur ses idées en faisant dialoguer Salviati avec deux personnages opposés, un adversaire, Simplicio, et un allié, Sagredo.
1. L’adversaire Comme dans toute controverse, se font face deux adversaires. Salviati représente Galilée, Simplicio, les tenants de l’aristotélisme. Ce dernier par un effet de repoussoir met en valeur son adversaire. Son nom, même s’il est celui d’un philosophe latin, peut avoir une connotation péjorative : esprit simple, il ne comprend pas les réalités complexes, il est victime des faux semblants comme le laissent entendre deux de ses propos : « il me semble » (31), « je m’explique mal » (32). Pourtant il est très sûr de lui : à deux reprises il emploie la