Gargantua
1. L'éducation
a. L'éducation médiévale
Grandgousier confie l’éducation du jeune Gargantua à des docteurs sophistes : Thubal Holoferne puis Jodelin Bridé (Chapitres 10-13). Ce système éducatif est un héritage du Moyen âge : l’éducation scolastique traditionnelle. Cet enseignement pratiqué à partir du 11e siècle privilégiait l’acquisition d’un savoir livresque qui éclaire la foi chrétienne sans réel rapport avec la vie concrète, et sans solliciter la raison. Dans Gargantua, Rabelais singe l’enseignement médiéval en ce qu’il présente de sclérosé et déséquilibré.
• Critique d’un savoir quantitatif et purement formel
Un savoir qui privilégie la quantité à la qualité, la performance d’une mémoire, sans raisonnement. Le savoir livresque amalgame des manuels et références futiles (grammaire archaïque, textes juridiques caduques ; manuels futiles sur le « bien servir à table » …) et repose sur une mémoire mécanique « à l’endroit et à l’envers ».
• Critique du mépris de l’hygiène et du corps réduit à ses instincts les plus animaux
Critique qui passe par la goinfrerie dès le lever, l'abus du vin, l'excrétion, la paresse. Les précepteurs méprisent le corps : il n’est nullement sollicité puisque la passivité est de rigueur (lorsque le géant n’étudie pas, il se prélasse ou écoute, recevant passivement).
• Critique de l’inefficacité des moyens mis en œuvre
Par la longueur exceptionnelle (54 années) emblématique de son inutilité, l’absence de lien avec la réalité concrète et l’abrutissement final du géant réduit aux larmes face à l’éloquence d’un jeune page éduqué selon les principes humanistes.
b. L'éducation humaniste : « mens sana in corpore sano »
Ponocrates propose une toute autre méthode (chapitre 21), fondée sur :
• Un bon emploi du temps, basé sur le respect du rythme naturel de l’homme
Chaque instant, l’élève est stimulé pour atteindre une érudition complète : des sciences aux arts, de la religion à l’exercice physique.
• Un