Garguantua
L’adolescence (au sens étymologique du terme : celui qui est en train degrandir) de Gargantua au chapitre 11 est évoquée de façon rapide mais totalement obscène. Comme nous l’avons dit précédemment, jusqu’à l’âge de cinq ans, il se conduit comme un animal en se vautrant « dans la fange »... (p.121), en mangeant dans la même écuelle qu’un chien ou en « pelot(ant) les gouvernantes » (p.125).
Le chapitre 13 est un tournant dans le récit de l’enfance de Gargantua.
C’est Grandgousier qui va déclencher ces changements. Mais, paradoxalement, c’est l’invention du torche-cul idéal, qui provoque l’admiration du père pour son fils
Le petit Gargantua, dans toute l’innocence de son enfance, découvre son corps et fait part, avec ingénuité, de ses découvertes à son père. Cet apprentissage est l’occasion d’autres découvertes puisque l’enfant prend possession de la nature et des objets qui l’entourent, en les détournant de leur usage. Sa façon de procéder est rigoureuse : il classifie ses différents essais en commençant d’abord par les tissus et les vêtements, puis continue par les herbes, les plantes et enfin les animaux. Sa classification est quasiment scientifique : il sépare le règne humain du règne végétal et du règne animal.
Rabelais développe longuement l’éducation de Gargantua dans les chapitres suivants, mettant toujours en