Geopolitique
AFIG A1
La géopolitique de l’après guerre froide peut-elle s’analyser en terme de polarisation ?
Afin d’établir une problématique et d’apporter une réponse structurée à la question posée, il nous est nécessaire de définir les termes centraux et de déterminer le contexte de notre analyse.
La guerre froide, définit par Raymond Aron par l’axiome « guerre improbable, paix impossible », est une période durant laquelle les relations internationales sont structurées par des rivalités opposant l’Est et l’Ouest du monde. Il s’agit donc de deux blocs distincts dont les prétentions sont incompatibles et les systèmes antagonistes. On assiste alors à un affrontement soviéto-américain dont le champs de compétition se limite au départ en Centre-Europe puis s’élargi à l’échelle mondiale. En effet, les deux leaders de la guerre froide, les Etats-Unis et le bloc soviétique se positionnent en pôle d’influence et exercent leur domination sur leurs périphéries. C’est ainsi que les quarante années de guerre froide ont été le théâtre de conflits régionaux avec en arrière plan le soutien logistique ou l’intervention directe ou indirecte des soviétiques et des américains. On pense en premier lieu à la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre d’Afghanistan ou la guerre Iran-Irak.
L’ordre soviéto-américain est solidement établi, mais également contesté à travers le monde. Une nouvelle catégorie d’acteurs refusant la dichotomie Est-Ouest apparaît : le tiers-monde. Il se manifeste grâce à des leaders charismatiques (Nasser, Castro, Indira Gandhi, Nehru, Senghor) et quelques conférences importantes telles que celle de Bandung en 1955. Les Etats-Unis sont aussi contestés par leur arrière-cour latino-américaine, le Proche-Orient est par ailleurs traversé par des guerres répétitives et l’Asie plongée dans la tourmente.
Lorsqu’en 1968 Nixon est élu président des Etats-Unis, il rompt avec l’approche moraliste de la