George Orwell, La ferme des animaux
La Fontaine dit en 1668 :
« Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes ;
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes. »
La ferme des animaux, publié en 1945 sous le titre original d’Animal Farm, apparaît d’abord comme un conte philosophique sur la corruption par le pouvoir et l'échec des utopies égalitaires. Mais on ne saurait se borner à cette lecture : c'est une œuvre à clefs, un roman aux airs de conte dont l’histoire peut et doit se lire face au roman de l’Histoire du premier XXe siècle.
Une lecture attentive du roman nous permet de comprendre que La ferme des animaux est un récit allégorique qui parle du dialogue de l’Histoire des hommes et de l’Histoire des arts se révélant ainsi particulièrement précieux pour enrichir sa compréhension de l’Histoire et des histoires.
Dans un premier moment, nous verrons, en étudiant les constituants du récit d’Orwell, comment l’écriture du roman lui permet de réécrire l’Histoire. Dès lors, en lien avec la perspective « Arts, Etats, pouvoirs » du programme d’histoire des arts, nous étudierons les symboles qu’offre l’œuvre des instruments de pouvoir et de propagande de l’URSS et plus généralement, des régimes totalitaires. Enfin, nous tenterons de définir la portée humaine, universelle de La Ferme des animaux avec la peinture de l’humanité par le détour de l’animalité.
I- L’écriture d’un roman destiné à écrire et décrire l’Histoire
Nous allons d’abord examiner en quoi tous les constituants du récit –lieux, personnages et chronologie des événements – sont porteurs d’une valeur symbolique et se rattachent à une critique du régime soviétique.
1- Les lieux
Par exemple, La Ferme des animaux représente simplement l’URSS. La transformation de « La Ferme du Manoir » à « La Ferme des animaux » symbolise la Russie devenant URSS.
La maison de Mr. Jones est les palais du Tsar les domaines voisins,