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Maternité, instinct maternel, materner quelqu’un, mère au foyer, école maternelle, amour maternel, mère poule… Le vocabulaire usuel révèle un lien profond entre l’essence féminine et la maternité.
Le conflit entre le statut de femme et de mère, sujet de l’ouvrage d’Elisabeth Badinter1, est depuis toujours sujet de polémiques. Il s’est également illustré au sein même des féministes. Certaines soulignent « l’esclavage social » que représente la maternité alors que d’autres font l’apologie de cette expérience qui reste un privilège féminin. Comme le souligne Françoise Picq, « ces deux tendances perdurent dans une opposition stérile où la première refuse de prendre en compte les bénéfices affectifs et sociaux que procure la maternité et la seconde oublie un peu rapidement la lourdeur des tâches matérielles qu’elle implique ».
Les femmes françaises reflètent parfaitement cette dualité, avec le plus haut taux de fécondité d’Europe tout en étant les plus actives. Les décennies précédentes ont encensé les femmes réussissant à mener de front leur vie professionnelle et leur vie familiale.
Le renoncement des femmes au travail pour s’occuper de leur enfant peut sembler un concept dépassé. Pourtant, il existe aujourd’hui près 2,5 millions de femmes au foyer en France. Par retrait du marché du travail, nous entendons la suspension d’activité liée au congé parental ou suspension définitive suite à une naissance. Qu’il soit volontaire ou non, temporaire ou non, le retrait du marché du travail après la naissance d’un enfant reste une réalité. Une réalité qui se conjugue presque exclusivement au féminin.
Quant est-il des pères et de leur implication auprès de leur enfant ? En février 2009, Nicolas Sarkozy annonçait vouloir remodeler le congé parental et créer 200 000 nouvelles places en crèches afin de permettre aux mères de ne pas rester trop longtemps coupées du monde du travail. Le mot « père » n’était pas prononcé une seule fois dans son discours2.