Germinal
L’espace qui sert de décor à cette fiction se réalise en effet en deux lieux. D’abord le chemin emprunté par Etienne Lantier à la recherche de travail, un chemin qui relie la ville de Marchiennes à Montsou, et qui est décrit avec beaucoup de décisions. Ce chemin mènera le protagoniste vers sa destinée dirait-on, la fosse, le Voreux, qui constituera l’espace central de l’extrait, voire du roman en entier.
A chaque espace correspond une façon de décrire, de faire voir. Dans l’espace itinérant, le chemin, les précisions se font par le biais des procédés et techniques indiquant la distance, la situation. Nous savons par exemple que Marchiennes est éloignée de Montsou de dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves, que la fosse se trouve à deux kilomètres sur la gauche de Montsou, à environ deux cents pas de la voix ferrée. Beaucoup de précisions qui permettent au lecteur de se représenter cet espace, voire à le parcourir en suivant les pas d’Etienne Lantier.
L’espace statique de la fosse, lui, appelle d’autres procédés de description, aussi précis que les précédents si ce n’est plus. Des adjectifs de forme, de couleur et de taille très fréquents, soulignant de fortes nuances, des adjectifs numéraux accentuant la précision. Ainsi peut-on lire : une masse lourde, un tas écrasé de