Gerre de troie
La guerre apparaît comme absurde, puisque ses défenseurs apportent des arguments ridicules. Hector sait que la guerre n’a pas de sens (I, 1) ; il fait d’ailleurs remarquer à son père et ses acolytes que celle qu’ils préparent est particulièrement absurde (I, 6). Les préparatifs de la guerre achèvent la percée du non-sens.
Certains comme Ulysse sont conscients de cette absurdité mais estiment que c’est la fatalité qui est à l’œuvre et qu’on ne peut ni ne doit lutter contre le destin ; ils acceptent donc la guerre en laquelle ils ne croient pas.
La guerre finit par avoir lieu, mais c’est là encore un simple petit élément absurde, une phrase de Demokos mourant qui la déclenche : autant dire une broutille qui aurait pu être évitée.
La capture d’Hélène n’est qu’un prétexte ; l’honneur de la patrie est souvent évoqué. Le nationalisme a-t-il un sens ?
Il est clair que Giraudoux pose ici la question de toutes les guerres : peuvent-elles toutes être évitées ? Ont-elles parfois un sens ? Le spectre de la première guerre mondiale n’est pas loin, elle qui a été vécue comme absurde par des milliers de poilus démotivés et sympathisant avec leurs compagnons d’infortune des tranchées ennemies.
La force des mots
La guerre de Troie n’aura pas lieu est aussi un brillant exercice de style. Giraudoux joue avec les mots et évoque ce pouvoir dans la pièce elle-même.
Hélène semble se détacher du commun des mortels, d’abord par sa beauté, mais bien vite par sa capacité à manipuler