Gestation pour autrui
Un rapport du Sénat (1) a été consacré il y a quelques semaines à la problématique des mères porteuses. Une levée d’interdiction en France est envisagée.
En introduction de ce texte préparatoire à la prochaine révision des lois de bioéthique, les auteurs trouvent utile de citer la Genèse Ils nous préviennent : la gestation pour autrui est « une pratique vieille comme le monde » et « naturelle… ». Troublant !
Que veut dire cette référence religieuse dans un texte censé inspirer une loi de la république ?
Tous les efforts d’investigation, de dialectique et de mobilisation émotionnelle déployés dans ce rapport s’évertuent à trouver une légitimité à la gestation pour autrui.
Mais ces «bonnes raisons» résistent-elles aux préjudices potentiels et aux risques de la gestation pour autrui ?
L’exploitation du corps d’une personne par d’autres est une atteinte grave au respect de sa dignité. Il s’agit ici d’utiliser la femme gestatrice comme un moyen, avec en outre une contre partie monétaire qui fait du corps un objet de commerce. Cette pratique réifie la femme en la réduisant à une matrice locative.
Légaliser la gestation pour autrui c’est renoncer aux règles structurant du droit de la filiation. C’est aussi céder du terrain à ceux qui revendiquent un droit à l’enfant.
Le rapport prévoit la liberté pour la gestatrice de se défaire de l’enfant en cours de grossesse en avortant, ou encore de se l’approprier à terme. On imagine la cruauté du geste pour la mère et le père intentionnels.
Peut -on rendre licite une pratique aussi menaçante?
Le besoin d’un enfant peut être objet de souffrance. Certes ! Mais toute souffrance appelle t-elle une réponse quelque soit le prix à payer ? Que dit la bible ? Sérieusement, en PMA, n’y a t-il pas des alternatives à la gestation pour autrui ?
(1)