Gestion axé sur les résultats
Depuis le début des années 90, la question de la gouvernance n'a cessé d'occuper une place centrale dans les discours des pouvoirs publics et des organismes internationaux aspirant à relever les défis multiples générés par la mondialisation et à répondre aux besoins accrus des populations face aux ressources qui deviennent de plus en plus rares. Plusieurs études théoriques et empiriques ont, par ailleurs, montré que la qualité de la gouvernance contribue fortement à l'amélioration des performances économiques et la réduction de la pauvreté. La qualité de la gouvernance au Maroc, malgré les réformes engagées aux niveaux politique, économique et administratif, reste encore modeste pour relever ces défis. La gestion administrative constitue l'une des faiblesses majeures de notre système de gouvernance. Conscients de cet enjeu, les pouvoirs publics ont engagé un programme de réforme du secteur public dont l'approche budgétaire axée sur les résultats constitue l'un de ses volets principaux. En se référant aux discours des pouvoirs publics et aux documents accompagnant la nouvelle approche budgétaire, il s'avère que cette réforme est prometteuse en terme de contribution à l'amélioration de la gouvernance et donc au développement. En réalité, cet optimisme est nourri par les résultats d'expériences internationales. Cependant, la conduite de cette réforme, les conditions de sa mise en œuvre et les préalables pour sa réussite font défaut à l'expérience marocaine, ce qui légitime notre crainte que cette réforme de grande ampleur ne soit avortée et ne produise ses effets escomptés, surtout si des pistes d'améliorations de cette approche ne sont pas développées. Cette contribution poursuit un objectif double : établir un diagnostic en termes d'apports et d'insuffisances de cette approche budgétaire et proposer certaines conditions préalables pour faire de