Gestion
Jean Vercherand Presses universitaires de Rennes
Présentation
Partant des spécificités historiques du marché du travail, cet ouvrage en propose une reconstruction théorique avec des implications importantes sur les théories de la consommation et de la croissance.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les États industriels (France, Royaume Uni, etc) ont totalement libéralisé leur marché du travail. L’objet de cet ouvrage est de comprendre : - D’une part, pourquoi ce marché, qui semblait répondre aux critères définissant une concurrence parfaite, s’est révélé très conflictuel, avec des revendications récurrentes sur les salaires mais aussi sur la durée du travail ; [Aucun marché n’a ce caractère aussi constant et affirmé ; C’est le seul dont les conflits –les grèves– font l’objet d’un recensement par les statistiques officielles] ; - D’autre part, pourquoi le législateur est revenu sur les grands principes libéraux en concédant aux acteurs de ce seul marché le droit de se coaliser (de faire grève et de se syndiquer), c’est-à-dire de se comporter en monopoleurs. À ces deux titres, ce marché constitue bien une exception qui le distingue fondamentalement des autres. Qu’avait-il donc de si particulier ? Pour rendre compte de cette spécificité –ce que peine à faire l’analyse économique contemporaine–, nous avons suivi un cheminement analogue à celui de Keynes. Comme lui, nous sommes parti du modèle néoclassique de base de ce marché : nous en avons accepté la théorie de la demande (basée sur la productivité marginale) mais rejeté celle de l’offre (basée sur l’optimisation des choix individuels). Puis, pour connaître le volume de l’emploi, nous avons repris son analyse expliquant que c’est la propension à consommer et le montant de l’investissement qui déterminent la demande globale de biens et, partant, ce volume de l’emploi. Cependant, dans ce cheminement, nous lui avons faussé compagnie à deux reprises. D’une part, nous avons