geurre par procuration
Appuyé par le Hezbollah libanais, le régime de M. Bachar Al-Assad a repris l’offensive dans l’ouest de la Syrie. Un rapprochement américano-russe laisse entrevoir la possibilité de réunir une conférence internationale à Genève. Mais, deux ans après le début du soulèvement, la révolution est détournée par des acteurs régionaux et internationaux aux objectifs contradictoires et souvent mal définis. par Karim Emile Bitar, juin 2013
S’il est une constante dans l’histoire des pays du Levant, c’est la collision de l’aspiration des peuples à la liberté et à l’émancipation avec la realpolitik, qui conduit à leur sacrifice sur l’autel des intérêts géostratégiques de puissances étrangères. L’expédition d’Egypte de Napoléon Bonaparte, en 1798, marqua le point de départ d’une longue confrontation entre la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sur le territoire d’un Empire ottoman déclinant. Le principal traumatisme interviendra toutefois à la fin de la première guerre mondiale. Incités à se révolter contre les Turcs par Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie (1), et surtout par une lettre du haut-commissaire britannique Henry McMahon au chérif Hussein de La Mecque leur promettant la création d’un royaume unifié, les Arabes assisteront, impuissants, à la trahison de ces engagements. Lesquels seront bafoués aussi bien par les accords Sykes-Picot (1916) partageant la région entre la France et le Royaume-Uni que par la déclaration Balfour (1917) annonçant la création d’un « foyer national juif » en Palestine.
Sous mandat français, la Syrie fut d’abord morcelée en quatre Etats, avant d’accéder à l’indépendance après la seconde guerre mondiale. Son régime parlementaire ne dura pas : il fut mis à bas en 1949 par le colonel Housni Al-Zaïm. Le premier coup d’Etat militaire dans le monde arabe, préparé par l’ambassade américaine et par la Central Intelligence Agency (CIA) (2).
Anti-impérialisme de façade
Ces quelques éléments historiques,