Goulag
Un roman écrit par Alexandre Soljenitsyne(1918-2008)
Publié sous Khrouchtchev dans la revue Novyi Mir en 1962, Une journée d'Ivan Dessinovitch de Soljenitsyne (lui-même prisonnier du Goulag entre 1945 et 1956) décrit avec une acuité hors du commun la journée d'un certain Ivan Dessinovitch Choukhov, détenu, ou zek, au sein d'un camp de travail forcé soviétique.
Ce roman est une immersion précise et extraordinairement réaliste dans le système concentrationnaire soviétique et plus spécifiquement stalinien. Tout y est: le climat polaire inhospitalier, les travaux forcés harassants, la répression quotidienne -effectuée par les dirigeants du camp- qui installe un climat de peur perpétuel et enfin une description précise des moeurs et usages de cette microsociété qu'est le Goulag.
Bref, c'est une plongée permise au lecteur dans un environnement inhumain où malgré tout l'être humain essaye de survivre....
A l'image de Choukhov, c'est le portrait de milliers de zeks que Soljenitsyne dresse:
Le lecteur au cours du récit fait la connaissance du personnage principal, Choukhov. Cet ancien paysan a été envoyé au fin fond de la Sibérie, condamné à dix ans de travaux forcés pour des raisons obscures. Tout comme la plupart des ses camarades d'ailleurs. Effectivement, C. a été accusé à tort d'avoir collaboré avec les Américains alors qu'au contraire il a été emprisonné par ces derniers. Pleins d'autres exemples viennent appuyés le fait que la justice soviétique était complètement arbitraire mais qu'elle répondait aussi à la logique implacable de l'idéologie soviétique. Des compagnons de C. ont par exemple été arrêté car ils étaient fils de koulaks (riches paysans russes) ou alors chrétiens ( c'est le cas d'Aliona, l'un des camarades de baraque d'I.D.C.) or on sait que l'Etat soviétique ne tolérait aucun culte en dehors de celui de Staline (le culte de la personnalité).
Détenu depuis huit ans, C. a donc adopté malgré lui le rythme de vie