grace et vertus
GRACE ET JUSTIFICATION
I.0. Introduction
La grâce et la justification sont deux termes clés de la dogmatique chrétienne. Elles sont des débats qui ont fait couler beaucoup d’encre dans le monde chrétien pendant plusieurs siècles et jusqu’à maintenant. Mais avant de venir au cœur de l’œuvre décisive du docteur de la grâce1. Essayons de parcourir l’ensemble du fondement de la littérature biblique et patristique de la notion de grâce et justification.
I.1. La grâce dans la littérature Biblique
I.1.1. Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, le terme « Hanan / henou eleos » est traduit dans la Septante « χάρις » et « hesed » (miséricorde). Cependant, notons que le concept « hen » dans le sens littéral signifie « se pencher sur quelqu’un ». Et le sens moral « témoigner de la bienveillance ». C’est dans cette optique que nous trouvons dans l’Ancien Testament, l’expression « trouver grâce aux yeux de quelqu’un » (Gen 6 ,8 ; Ex33, 12-17).
I.1.1.a. La grâce dans la littérature sapientielle et dans le monde Judéo-hellénistique
La tradition judéo-hellénistique établi un rapport étroit entre Grâce et justification. Le livre de la sagesse avait ainsi synthétisé cette relation entre grâce et justification. Ainsi donc, la sagesse est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l’activité de Dieu et une image de sa bonté […] Demeurant en elle- même ; elle renouvelle l’univers, et au long des âges, elle passe dans les âmes saintes pour former des amis de Dieu2.
Quant aux livres sapientiaux, la grâce et la justification viennent de la volonté propre de Dieu (Enoch 81,5; Si 32,10). De son côté, l’histoire, manifeste le drame entre grâce (charis) et péché (hamartia). En Israël, les concepts « pardon et salut » viennent de la grâce de Dieu qui se manifeste par le don de la Torah, don exclusif de Dieu à Israël. L’Israelite qui accomplit la Loi aura la « Charis » comme récompense. La littérature sapientielle a mûri aussi ces