Grammaire implicite
1. Doit-on enseigner la grammaire ?
Combien de locuteurs natifs dans le monde sont-ils effectivement à même de parler de leur langue maternelle ? Et même certains bilingues de leurs langues ? Une très faible minorité.
La grammaire et la langue maternelle peuvent effectivement être déconnectées l’une de l’autre, puisque le bain linguistique en langue maternelle permet d’acquérir inconsciemment une grammaire implicite.
Mais en fait, seul le bébé apprend sa langue maternelle sans se poser de questions métalinguistiques.
L’enfant, l’adolescent et l’adulte, du fait de la scolarisation, établissent forcément des comparaisons lexicales et grammaticales entre leurs langues maternelles et les langues étrangères qu’ils apprennent, et qu’ils apprennent le plus souvent seulement à raison de quelques heures par semaine. L’enseignant ne peut pas décemment laisser son élève faire seul ces comparaisons.
2. Quelle grammaire ? Quelle(s) théorie(s) grammaticale(s) ?
Il y a une grammaire dite "traditionnelle".
Il y a eu des tentatives, dans les années 70, d’importer en grammaire les théories linguistiques structuralistes et génératives.
Il y a eu, dans les années 80, parallèlement aux approches communicatives ou fonctionnelles, des tentatives d’envisager la grammaire plutôt sous l’angle notionnel ou sémantique (cf. Un Niveau-Seuil).
Tendance actuelle : il n’y a plus de dogmatisme en la matière. Il faut prendre chez chacun ce qui semble pertinent, utile, clair. Par exemple, la théorie de l’énonciation (Benveniste) est incontournable en matière d’analyse de discours ou de grammaire de texte. Pour la syntaxe de la phrase, on aura recours aux travaux de Maurice Gross et de son école, etc.
3. La norme
Question fondamentale, celle qui détermine toutes les autres. Elle est preignante non seulement pour les apprenants et enseignants de la langue étrangère mais aussi, et très tôt, pour l’apprentissage même de la langue maternelle :
"Ça