Grossesse mineure
Malgré des années de prévention, on déplore chaque année en France 18 000 grossesses chez des jeunes filles encore mineures, dont 70 % se soldent par une interruption volontaire de grossesse. Mise en danger du corps ? Problème d'accès à la contraception ? Quelles sont les raisons qui amènent ces jeunes filles à faire un enfant ? Violences physiques, carences affectives, négligences éducatives… contrairement aux représentations que l'on peut avoir des grossesses adolescentes, peu sont désirées et la plupart résultent d'un contexte familial et psychologique fragile.
Grossesses adolescentes : une tendance alarmante
Chaque année en France, 18 000 jeunes filles, à peine sorties de l'enfance, se retrouvent enceintes. Un taux qui reste stable depuis des années, malgré l'accès plus facile aux diverses méthodes de contraception. Seules 30 % d'entre elles mènent cette grossesse à terme, donnant naissance à 4 500 bébés par an (contre 11 000 il y a 30 ans). En Grande-Bretagne, ces taux sont 4 fois plus élevés. Et aux États-Unis, 10 fois. Des chiffres qui inquiètent Florence Francillon, sage-femme à Poissy-Saint-Germain et vice-présidente de Gynécologie Sans Frontières : "C'est alarmant car les tendances anglo-saxonnes finissent toujours par arriver en France", a-t-elle mis en garde lors d'un colloque organisé début mars au Palais du Luxembourg (Paris).
Autre source d'inquiétude, notamment à la Réunion, où la prévalence des grossesses mineures est 7 fois plus élevée qu'en métropole (4 % des grossesses sont le fait de jeunes filles) et l'âge des adolescentes concernées de plus en plus précoce. "On est mineure à 12 ans et 17,5 ans, mais être enceinte à 12 ans et à 17,5 ans n'est pas la même chose", souligne Florence Francillon. Au total, 12 % des IVG sont le fait de mineures, et un tiers de ces avortements concernent les moins de 16 ans.
Des abus sexuels dans 30 % des cas
Le Centre éducatif Anjorrant à Nantes s'est spécialisé