Guerre civile algérienne
En octobre, le régime autoritaire de Chadli Bendjedid, en place depuis 1979, est contesté. De violentes émeutes éclatent. L'armée tire sur la foule, faisant plus de 500 morts. Quatre mois plus tard, un référendum sur la Constitution instaure le multipartisme, mettant fin à l'hégémonie du Front de libération nationale (FLN), qui contrôle la vie politique depuis l'indépendance en 1962.
1991
En décembre, le Front islamique du salut (FIS) remporte le premier tour des législatives. L'armée, craignant une victoire du FIS au second tour, prend le pouvoir et dépose Chadli Bendjedid. Un Haut Comité d'Etat est formé pour assurer l'intérim jusqu'à la fin de la législature, en 1994. Il est présidé par Mohamed Boudiaf, qui cumule l'ensemble des pouvoirs.
1992
L'année 1992 marque le vrai début de la guerre civile algérienne. En janvier, l'état d'urgence est déclaré sur l'ensemble du territoire. En mars, le FIS est dissous et ses deux leaders, emprisonnés. Privé de sa victoire, le parti bascule dans la clandestinité. En juin, le président Mohamed Boudiaf est assassiné. Fin août, un violent attentat fait 9 morts et 128 blessés à l'aéroport d'Alger. Les autorités répliquent sans tarder, et font exécuter ses auteurs, islamistes.
1993
En octobre est créée une Commission du dialogue national. Les trois civils et les cinq généraux qui la composent sont chargés d'engager des négociations avec les partis d'opposition. Mais la direction clandestine du FIS refuse tout contact avec les militaires et appelle à la poursuite de la lutte armée.
JANVIER 1994
Liamine Zeroual est nommé président de la République par le Haut Comité d'Etat. Ce général prône le "dialogue" avec les islamistes : s'il exclut de négocier avec les plus radicaux d'entre eux, il espère, à long terme, en réintégrer certains dans le jeu politique. Il est l'instigateur d'une voie moyenne, maniant alternativement dialogue et répression. Les intégristes naviguent entre trêves et surenchère sanglante.